En janvier 2020, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a classifié l’épidémie du COVID-19 comme une urgence de santé publique internationale. Après sa dissémination dans de nombreux pays, sa classification évolue en pandémie mondiale le 11 mars 2020. Le 17 mars 2020, un confinement est mis en place pour limiter la propagation du virus en France. Cette situation exceptionnelle est relayée de façon permanente et massive par les différents médias, suscitant de l’anxiété et du stress dans l’ensemble de la population[1].
Ce que l’on sait des anciennes épidémies
La revue récente de la littérature publiée dans « The Lancet » par une équipe de chercheurs britanniques du King’s College, montre qu’au-delà des effets immédiats connus du confinement, certains pourraient s’étendre à plus long terme. La revue de la littérature s’est basée sur la sélection de 24 articles parmi 3166 articles. Ces 24 études sont consacrées aux effets psychologiques de la quarantaine dans le contexte des précédentes épidémies telles que le Severe Acute Respiratory Syndrome (SARS), Ebola, H1N1, Coronavirus du Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et grippe équine[2].
Les résultats montrent que la quarantaine peut avoir de nombreuses conséquences telles que la confusion, la peur, l’énervement, l’abus de substances médicamenteuses, le stress post-traumatique et la dépression. Les personnes étant particulièrement touchées étant celles travaillant dans le domaine de la santé et celles souffrant de troubles psychiatriques[2].
Quel impact du confinement en France ?
L’enquête CoviPrev, actuellement en cours sur un échantillon de 2 000 résidents en France métropolitaine et conduite par l’Agence Nationale de Santé publique, a pour objectif d’évaluer l’état de la santé mentale de la population, d’en identifier les déterminants et d’en suivre les évolutions. Elle montre que sur la période du 23 au 25 mars, la prévalence de l’anxiété était de 26,7%, un taux deux fois supérieur à celle des précédentes enquêtes (13,5% en 2017), on peut aussi constater une diminution à 21,5% sur la période du 30 mars au 1er avril[1].
De nombreux éléments sont associés à un risque plus élevé d’anxiété comme être parent d’enfant(s) de 16 ans ou moins, avoir des difficultés financières, télétravailler en période de confinement, avoir un proche malade ou ayant eu des symptômes du COVID-19 ainsi que la perception de vulnérabilité face au virus.
À l’inverse, avoir une bonne connaissance des modes de transmission de la maladie, adopter les mesures de protection, respecter le confinement et avoir confiance dans l’action des pouvoirs publics diminuaient l’anxiété[1].
Quelques recommandations pour diminuer son stress en période de confinement
Les auteurs de la publication du Lancet, à travers leur analyse de la bibliographie et leur connaissance des différentes épidémies passées, font des recommandations pour que les pouvoirs publics puissent adapter au mieux les mesures de confinement et ainsi minimiser les impacts psychologiques néfastes.
Ils recommandent notamment de limiter la durée de la quarantaine, de diffuser des informations de qualité, de s’assurer que chacun dispose de suffisamment de produits de première nécessité, de réduire l’ennui et d’améliorer la communication afin de maintenir un lien social[2].
Dans cette situation exceptionnelle, il est donc essentiel de garder le contact avec son entourage, de prendre des nouvelles des plus isolés et d’apporter de l’aide à ceux qui seraient dans le besoin.
Sources
[1] Chan-Chee C, Léon C, Lasbeur L, Lecrique JM, Raude J, Arwidson P, du Roscoät E. La santé mentale des Français face au Covid-19 : prévalences, évolutions et déterminants de l’anxiété au cours des deux premières semaines de confinement (Enquête CoviPrev 23-25 mars et 30 mars-1er avril 2020). Bull Epidémiol Hebd. Découvrez l’étude
[2] Brooks SK, Webster RK, Smith LE, Woodland L, Wessely S, Greenberg N, et al. The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence. The Lancet. 14 mars 2020;395(10227):912‑20. 2020; (13):260-9. http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2020/13/2020_13_1.html