Physiopathologie & Symptômes du COVID-19

Pathophysiology & symptoms of COVID-19
Pathophysiology & symptoms of COVID-19
Le COVID-19 n’a pas les mêmes conséquences chez tous les individus. Découvrez la physiopathologie et les symptômes du COVID-19.

Physiopathologie du virus SARS-CoV-2

Acronyme anglais de “Coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère”, le SARS-CoV-2 est le virus responsable du Covid-19 (COronaVIrus Disease).

Après son arrivée dans les voies aériennes, le coronavirus, virus à ARN, nécessite une porte d’entrée dans les cellules. C’est en se liant à l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) que l’infection par le SARS-CoV-2 débute[I].

Schéma représentant les étapes du cycle de vie du virus ainsi que les molécules médicamenteuses pouvant potentiellement agir à chaque étape du cycle. Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_life_cycle_of_SARS-CoV.svg
Schéma représentant les étapes du cycle de vie du virus ainsi que les molécules médicamenteuses pouvant potentiellement agir à chaque étape du cycle. Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:The_life_cycle_of_SARS-CoV.svg

Cette molécule, exprimée dans les poumons, le cœur et les vaisseaux, est une protéine membranaire clé du Système Rénine-Angiotensine (SRA)[I]. Ce système hormonal joue un rôle prépondérant dans la régulation de la pression artérielle[II].

Une fois lié, le virus pénètre la cellule via la formation d’endosomes, c’est à dire des poches/vésicules lipidiques, issues de la fusion de son enveloppe virale et de la membrane plasmique des cellules de l’hôte. Cette pénétration est facilitée par des protéines spécifiques de l’hôte[III].
Désormais à l’intérieur de la cellule, le virus va synthétiser de l’ARN complémentaire à celui qu’il a déjà ainsi que des protéines en exploitant la machinerie de la cellule de l’hôte. Il va ainsi pouvoir se multiplier en créant de nouveaux virus et les libérer dans l’organisme[IV].
Toutes ces étapes mentionnées du cycle de vie du virus constituent des cibles potentielles de thérapies[IV].

Manifestations cliniques et symptômes du COVID-19

La durée de l‘incubation est en moyenne de 5 jours, avec des extrêmes de 2 à 12 jours et l’installation des symptômes du COVID-19 se fait en général progressivement sur plusieurs jours[V]. Pendant cette période, le sujet peut être contagieux[VI]. Cette contagiosité serait plus importante chez les patients symptomatiques, notamment quand ils toussent[V].

Des études observationnelles ont montré que l’infection peut être asymptomatique ou paucisymptomatique (pas ou peu de manifestations cliniques) chez 30 à 60 % des sujets infectés[V].

Les premiers symptômes du COVID-19 sont peu spécifiques : maux de tête, douleurs musculaires, fatigue[V]. Certains patients présentent des douleurs, une congestion nasale, des maux de gorge ou une diarrhée[VII]. La fièvre et les signes respiratoires arrivent secondairement, souvent deux ou trois jours après les premiers symptômes.

Environ 80 % des personnes guérissent sans avoir besoin de traitement en milieu hospitalier[VII]. La gravité des signes cliniques, notamment une dyspnée (gêne respiratoire), nécessite le maintien à l’hôpital d’environ 20% des malades dont 5% nécessitent une admission en réanimation. Les personnes âgées et celles qui ont d’autres problèmes de santé (hypertension artérielle, problèmes cardiaques ou pulmonaires, diabète ou cancer) ont plus de risques de présenter des symptômes graves[V].

Dans les premières études descriptives provenant de Chine, il s’écoule en moyenne une semaine entre l’apparition des premiers symptômes et l’admission à l’hôpital à la phase d’état de la maladie. A ce stade, les symptômes du COVID-19 associent fièvre, toux, douleurs thoraciques et gêne respiratoire. La réalisation d’un scanner thoracique montre presque toujours une pneumonie touchant les deux poumons. D’autres signes cliniques ont été décrits depuis les premières études : des signes d’atteinte du système nerveux central s’exprimant en particulier chez les personnes âgées sous la forme d’une désorientation ; ont aussi été retrouvés, des pertes brutales du goût (agueusie) ou/et de l’odorat (anosmie), événements qui restent peu fréquents mais qui permettent d’affirmer le diagnostic de Covid-19[V].

Il a également été reporté certaines manifestations dermatologiques du COVID-19. Il s’agit d’acrosyndromes (aspect de pseudo-engeluresPlaques rouges douloureuses apparaissant souvent aux extrémités des extrémités), apparition subite de rougeurs persistantes parfois douloureuses, et des lésions d’urticaire passagères[VIII].

Il est important pour les patients qui ont des problèmes cutanés de ce type, de consulter un dermatologue (téléconsultation ou autre), afin de vérifier si celles-ci sont associées à un syndrome Covid + ou non[VIII].

Enfin, une accumulation possiblement anormale de maladies de Kawasaki a été observée en France et à l’étranger. C’est une maladie rare (environ 1 sur 10 000), inflammatoire, qui se développe chez l’enfant, et dont les causes sont peu claires. Elle touche en majorité (80%) des enfants de moins de 5 ans, avec un pic d’incidence vers l’âge de 12 mois, avec un ratio garçon/fille de 1,5[IX].

Son déclenchement pourrait être favorisé par une infection virale aspécifique. Le COVID-19 étant une maladie virale, c’est donc une hypothèse plausible que des enfants développent une maladie de Kawasaki à terme après contact avec le COVID-19. Possiblement grave, cette maladie dispose de traitements. Avec une bonne prise en charge, la guérison est la plupart du temps totale en 2 mois.

Il faut suspecter une maladie de Kawasaki chez un enfant devant une fièvre élevée (<39,5°C) qui excède la durée de 5 jours, et non réduite par le paracétamol, et d’autres signes cliniques (conjonctivite, atteinte buccopharyngée, éruption cutanée, atteinte des extrémités, adénopathies cervicalesAugmentation de volume des ganglions situés au niveau du cou). En cas de doute, appelez votre médecin[X].

Le COVID-19 n’a pas les mêmes conséquences chez tous les individus. Nos corps, selon notre immunité, notre âge, nos éventuelles pathologies associées (comorbidités), ne réagissent pas tous de la même manière au virus. Les personnes les plus fragiles sont considérées « personnes à risques ». Il existe des recommandations spécifiques de prise en charge dans ces situations[VIII].

Auteur : Nada Moulla

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